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Stromae est un phénomène. Le premier
auteur-compositeur-interprète à jeter
un pont entre le rap, le hip-hop, le slam,
l'électro et la chanson française traditionnelle,
entre toutes les générations.
Il allie la qualité des textes et des
histoires, qui faisait l'originalité de
ses aînés francophones, à l'universalité
des rythmes, du son et du progrès
technologique, apanage des productions
musicales d'aujourd'hui.
Un mutant qui témoigne de nos blessures humaines dans
ces sociétés virtuelles où les codes ne nous correspondent
plus mais dont il a appris à se servir pour nous transmettre
ses messages.
Il y a quelques mois, l'un de ses clips, Formidable, tourné en
caméra cachée en plein centre de Bruxelles, a créé le buzz.
On le suivait, l'air hagard, complètement ivre et en perdition,
au milieu de passants qui l'avaient reconnu mais le regardaient,
gênés, sans lui venir en aide. Zoom sur le côté voyeur
et l'indifférence qui sont devenus la trame de notre monde
en ce début du XXIe siècle.
Son premier tube, «Alors on danse», montrait déjà ce tissu
de solitude qui nous lie tous, et son dernier single, Papaoutai,
celle que l'on trimballe à vie parfois au fond de soi... des
textes aux accents déchirants sur des rythmes de dancefloors.
En tête des ventes, à la une de tous les journaux et de tous
les programmes télé, ses clips dépassent les 50 millions
de vues sur Internet.
Qui est ce garçon, dont le père est mort dans le génocide
rwandais, et qui a grandi dans la banlieue de Bruxelles entre
une mère fonctionnaire et quatre frères et soeurs, à l'ombre
du «Grand Jacques» ?