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Les dictionnaires sont réputés décrire et transmettre un patrimoine
linguistique et culturel de façon objective. Cependant, les idées des
auteurs, leurs convictions philosophiques ou scientifiques, leurs
conceptions de l'enseignement, de l'émancipation ou de la langue, ont
pu les conduire à effectuer des choix personnels qui transparaissent
peu ou prou dans leurs ouvrages. Dans ce recueil de contributions est
examiné de quelle façon les dictionnaires témoignent des engagements
de leurs maîtres d'oeuvre, qu'il s'agisse de leurs positions idéologiques,
politiques, religieuses ou linguistiques.
Les textes que nous avons rassemblés explorent ces questions à travers
les dimensions du temps, de l'espace et de la diversité des langues.
Le parcours proposé au lecteur couvre les XVIIIe, XIXe et XXe siècles,
depuis le Dictionnaire universel françois et latin, dit "de Trévoux", jusqu'au
Dictionnaire des dictionnaires de l'archevêque Paul Guérin, en
passant par la Cyclopaedia de Chambers, l'Encyclopédie nouvelle de
Leroux et Reynaud, l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert et les dictionnaires
de Pierre Larousse et de Maurice Lachâtre.
Un parcours à travers l'espace permet d'examiner les situations des
dictionnaires dans le domaine québécois, pour la période contemporaine,
ainsi que l'histoire de la lexicographie des domaines hispanique,
germanique, hébraïque et kurde. Enfin, les descriptions des vocabulaires
sont examinées du point de vue de l'anticléricalisme, de la féminisation,
de la néologie et des relations entre langues dans le contexte
colonial.
Le présent ouvrage a été préfiguré par la tenue, à l'Université Paris
VII-Denis Diderot, d'un colloque co-organisé par le Centre Interlangues
d'Études en Lexicologie (Paris 7), le Centre d'histoire culturelle des
sociétés contemporaines (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines)
et le laboratoire Métadif (Université de Cergy-Pontoise).