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Née dans une famille juive polonaise aisée, Wanda, la mère de l'auteur, se retrouve veuve sans le savoir : son mari a été exécuté par les Soviétiques lors du massacre de Katyn. Elle sera déportée en Sibérie avec son fils de quatre ans. Dans cette prison à ciel ouvert, elle devra oublier qu'elle a été une jeune femme un peu frivole pour devenir une quasi-pauvresse animée par la farouche volonté de vivre et de faire vivre son enfant. De retour en Pologne après la guerre, ils y seront en butte â l'antisémitisme et connaîtront le sort réservé â tant de Juifs laïques transbahutés d'un pays à l'autre, pour finir leur longue errance en Belgique.
Tous ceux, collègues, condisciples, patients, qui ont connu Jerzy Hildebrand, iront de découverte en découverte en lisant Wanda, tant cet éminent neurologue, professeur à l'Université Libre de Bruxelles, chef du service de neurologie à l'hôpital Érasme, spécialiste des complications neurologiques du cancer dont il fut un pionnier, consultant bénévole a l'Institut Bordet et au service Mazarin de la Pitié-Salpêtrière (ce qui lui valut la Légion d'honneur), était pudique sur son extraordinaire trajet de vie.
Quant a ceux qui ne l'ont pas connu, ils pourront tout autant se passionner pour l'histoire de cette femme, Wanda, qui est parvenue à rester elle-même à travers les convulsions du vingtième siècle.
Un texte émouvant, mais où l'humour permet de tenir à distance ce que le récit pourrait comporter de trop dur. Un des plus beaux hommages qu'un fils ait rendus à sa mère, avec cet énorme mérite de ne pas tenter d'en faire une sainte, mais de peindre une femme courageuse, pragmatique, libre, pleine de gaîté et d'humour, dont les qualités étaient parfois contrebalancées par quelques travers et des préjugés d'un autre temps.