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Tous les systèmes éducatifs ont vu se développer, au cours
des deux dernières décennies, une diversité de politiques
et d'outils d'évaluation, visant à renouveler les formes
traditionnelles de contrôle du travail des enseignants.
Progressivement, l'évaluation se déplace ainsi des
enseignants vers les établissements et du respect des
prescriptions vers une évaluation centrée sur les résultats.
La fonction classique d'une évaluation adressée aux
autorités publiques est par ailleurs complexifiée par une
visée complémentaire d'information externe des usagers,
des décideurs et des médias.
Cet ouvrage fait également apparaître qu'au-delà de la
rhétorique commune sous-jacente à de telles évolutions,
on observe dans les différents pays étudiés (la France, la
Suisse, l'Angleterre et les États-Unis) une grande diversité
de politiques et dispositifs d'évaluation, en fonction des
principes qui les animent (rendre des comptes aux usagers
ou aux autorités publiques), du niveau d'intervention pris
en compte et des sanctions ou incitants mobilisés.
Au final, on retiendra des études de cas présentées ici
que dans la majorité des situations, ce déploiement de
dispositifs de mesures et d'évaluation des résultats est
souvent mal perçu par les enseignants qui se retrouvent
au centre d'une diversité grandissante de normes et de
prescriptions, pas toujours convergentes.
À leurs yeux, ces nouveaux dispositifs et en particulier le
recours massif à des indicateurs quantitatifs souvent perçus
comme simplistes, sont une forme de méconnaissance de la
complexité de leur métier et un indice d'une confiance en
train de se perdre.