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Cinquante ans après la mort de Georges Bataille, nous
avons souhaité faire le point sur l'état de la recherche
concernant celui que Michel Foucault tenait pour «l'un
des écrivains les plus importants de son siècle».
De là un colloque qui se tint en Sorbonne - la chose
eût sans doute fait sourire Bataille. Les analyses présentées
à cette occasion, et reproduites ici, s'organisent
selon deux orientations majeures.
D'une part, le lecteur trouvera une série de mises au
point sur les relations de Bataille avec ceux qui l'ont
précédé (les grands mystiques, Lautréamont, Gide), ou
ceux qui l'ont entouré (les surréalistes, Genet, Camus,
ou encore les «misologues» dont parle Paulhan).
D'autre part, se dessine l'ouverture de pistes nouvelles :
on y verra Bataille repenser la catégorie esthétique du
sublime, fournir des armes contre les utopies post-humaines,
inspirer une écrivain(e) américaine comme
Kathy Acker.
Dans tous les cas, y compris - ou plutôt surtout - dans
les études portant sur des récits comme Histoire de l'oeil
ou Le Mort, il s'agit de faire entendre cette chanson
de la sirène qu'est pour Bataille la littérature, chanson
dans laquelle se composent la séduction et la terreur.