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Il y a deux cents ans, en 1796, le Directoire décidait de reprendre les
relations franco-persanes interrompues depuis la Régence.
Bonaparte vit dans ces relations un prolongement possible de
l'expédition d'Égypte pour contrer les Anglais dans leurs possessions
indiennes. Napoléon, héritier des ambitions orientales du Premier Consul,
décida de conclure un traité avec la Perse et le général de Gardane s'employa
à partir de 1807 à consolider cet accord.
Mais, en plus de la Grande-Bretagne, Napoléon se heurta à la Russie,
désireuse de s'approprier définitivement la Géorgie, possession persane.
Le jeu complexe des alliances anglo-russe et franco-russe mit bientôt les
représentants français en Perse dans une position intenable, alors que
Napoléon, absorbé par les théâtres des opérations européens, se détournait
de son rêve oriental. À partir de 1809, l'Angleterre resta martre du terrain,
malgré quelques velléités françaises sans effet.
Ce sont ces années de diplomatie complexe, et rendue encore plus
difficile à cause des distances, que l'auteur a étudiées à partir des meilleures
sources d'archives, grâce à sa parfaite connaissance des langues persane,
française et anglaise. Dans un style limpide, il en fait un exposé rigoureux.
Les conditions matérielles dangereuses, les personnalités hors du commun
des protagonistes, la redoutable subtilité des Persans, font de cette affaire
de politique internationale un véritable roman.