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Depuis 2011, l'Europe est engagée dans une crise
sans précédent. La divergence croissante entre les
économies «vertueuses» du Nord et les politiques
«laxistes» du Sud a fini par faire voler en éclats la
solidité de l'euro et entraîné une décrédibilisation du
principe même d'union monétaire.
En Allemagne et aux Pays-Bas, des voix s'élèvent pour
souhaiter la création d'un «euroNord» qui ne serait
autre qu'un mark restauré et élargi, laissant à son triste
sort un «euroSud» sans doute condamné à court
terme à disparaître au profit d'un retour catastrophique
aux monnaies nationales d'antan. Les risques cataclysmiques
d'une telle dérive nous conduisent aujourd'hui
à choisir l'unique alternative possible : l'approfondissement
politique de la construction européenne.
Mais si un consensus existe en ce sens, il repose
néanmoins sur l'acceptation d'un règlement, pays
par pays, des dettes publiques, sans que l'Allemagne
et ses plus proches partenaires soient contraints de
faire les frais de la nouvelle solidarité. Et, pour la suite,
des mécanismes de discipline collective doivent être
mis en place. La victoire de François Hollande n'aura
fait qu'exacerber l'acuité du problème. C'est à un
remaniement sans précédent du paysage politique
des grands pays de l'Union européenne, la France en
priorité, que nous devons nous atteler.