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Une chronique qui jette un éclairage nouveau sur la vie en
Suisse pendant la «Grande Guerre»
Roman «politique» et saga familiale, le récit couvre la
période allant des manoeuvres de 1912 auxquelles le Kaiser assista,
à la grève générale de 1918. Il fait revivre une époque qui représenta
pour la Suisse, bien qu'elle fût restée à l'écart des champs de
bataille, un bouleversement d'une portée encore mal comprise à
l'heure actuelle. Oppositions entre gens en place et monde ouvrier,
entre conservateurs et socialistes, entre Alémaniques et Romands,
s'incarnent dans les personnes du colonel Amman et des membres
de sa famille : tous, lui, l'homme arrivé, sa femme, ses trois fils et
sa fille en seront profondément marqués. Dès les premières pages,
des êtres humains sont au centre, et non les faits historiques en tant
que tels. C'est pourquoi, malgré la foule des problèmes évoqués dans
une perspective libérale et bourgeoise, le récit ne paraît jamais sec et
théori que. Comme dans «Guerre et Paix» de Tolstoï, ou dans «Les
Thibault de Roger Martin du Gard, on reste toujours proche de la
vie. Un roman qui possède une force narrative exceptionnelle. Paru
en 1938, c'est une des oeuvres les plus significatives de la littérature
suisse d'entre les deux guerres.