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Fondé par François de Sales et Jeanne de Chantal en 1610 à Annecy,
l'ordre de la Visitation Sainte-Marie a connu une expansion fulgurante à
travers toute la France (134 couvents et églises au moment de la Révolution).
Reflet de l'attractivité de la spiritualité salésienne, ce mouvement de création
conventuelle s'accompagne d'un prodigieux mouvement constructif
dont l'ampleur et l'originalité résultent principalement de la spécificité
du monachisme féminin de la période post-tridentine. Assujetties à la règle
de la clôture la plus stricte, les visitandines doivent rester recluses
et «invisibles» à l'intérieur de l'enceinte de leur couvent. Elles sont aussi
tenues, contrairement à l'usage médiéval, de s'installer exclusivement
en ville et de s'ouvrir partiellement au «monde» extérieur en donnant
aux laïcs accès à leur église et en accueillant femmes retraitantes et jeunes
filles pensionnaires. Enfin, elles doivent s'en tenir, avant de bâtir, au plan
type dessiné à l'instigation des fondateurs dans le but de maintenir
l'unité architecturale de l'ordre, miroir de son unité spirituelle. Entre idéal
et pragmatisme, les constructions visitandines procèdent à la fois de la règle
de vie des moniales des Temps modernes et de la tension permanente entre
les valeurs traditionnelles du monachisme (pauvreté, renoncement,
isolement) et les contingences topographiques, économiques et sociales
de la réalité urbaine.
Plus de 300 illustrations, plans, cartes. Répertoire des couvents
de la Visitation en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, bibliographie, index.