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Sous couvert de sécurité routière, les radars servent à faire les
poches des automobilistes. Comme le révèle ce livre truffé d'anecdotes,
de portraits et de révélations, deux tiers des cabines automatiques
sont placées hors des zones à risques. Et les radars ont des
effets aussi imprévus que néfastes, comme la hausse du nombre de
conducteurs sans assurance.
Pour la seule année 2011, les radars ont rapporté 630 millions d'euros
à l'État. Mais ce ne sont pas forcément les pouvoirs publics qui
s'approprient la plus grosse part du gâteau. Car le marché du contrôle
de vitesse fait vivre beaucoup de monde. De La Poste, qui gère les
envois de procès-verbaux, aux vendeurs de voitures sans permis, en
passant par les avocats spécialisés et les organisateurs de stages de
récupération de points. Sans oublier ceux qui construisent, installent
et entretiennent les radars. Des sociétés privées qui se gavent
grâce à ce système qui pourrait bientôt s'inviter dans l'habitacle des
conducteurs pour contrôler leur taux d'alcoolémie.
Au-delà de l'efficacité, du coût et de l'aspect «liberticide» des
radars, nous sommes face à une hypocrisie : la vitesse n'est pas
la première cause de mortalité sur les routes. Et la route n'est pas
la première cause de mortalité en France. Si les pouvoirs publics
écoutaient les hommes de terrain, dont certains policiers eux-mêmes,
au lieu de privilégier le «tout répressif», ils comprendraient
qu'il est possible de traiter les usagers de la route autrement.
Et surtout de mener une vraie politique de sécurité routière.