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Quinze ans après le lancement de l'opération de désamiantage
du campus universitaire parisien de Jussieu, la Cour en dresse
un bilan, encore provisoire, puisque les travaux ne sont toujours
pas achevés.
L'opération est devenue, en réalité, une vaste restructuration universitaire.
Pour autant, elle n'a pas cessé de dériver : les délais
réglementaires de désamiantage n'ont pas été respectés, les
travaux de réhabilitation ne seront pas achevés avant 2015, soit un
retard de 15 ans, et l'enveloppe financière est estimée aujourd'hui
à près de deux milliards d'euros (1,85 MdEuros), soit un décuplement
du coût initial.
En 2003, la Cour avait déjà relevé les défaillances de la conduite
générale de cette opération, lancée en 1996, et avait appelé à la
mise en place d'une structure de pilotage et d'arbitrage.
En 2011, le nouveau constat établi par la Cour n'est pas différent.
L'absence d'un arbitre disposant de tous les leviers nécessaires
à l'exercice de sa responsabilité a contribué, pour une large part,
à la dérive des coûts et des délais.
Le rapport s'attache notamment à analyser les responsabilités
respectives de l'Etat (le ministère chargé de l'enseignement supérieur)
de l'établissement public du campus de Jussieu, chargé de
la maître d'ouvrage, et des universités et autres établissements
universitaires affectataires des locaux.
Tirant les enseignements de l'opération du campus de Jussieu,
la Cour formule des recommandations destinées à prévenir de
semblables dérives dans les opérations immobilières programmées
actuellement dans le cadre du «Grand emprunt» et du plan
«Campus».