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La Droite se décomplexe depuis 2007, comme un seul homme. Elle
se lâche à l'avenant. Parfois même, elle lâche les chiens. C'est une
expression. Pourtant, ses intellectuels sont à la fête : ils portent haut
les couleurs de la France. Comme au football. Mais aussi comme au
temps des Colonies.
Les français, eux, ne sont pas à la fête, ils votent au printemps. Les
intellectuels de la Droite décomplexée les attendent au tournant.
Ils savent bien parler et ils leur parleront droit dans les bottes. L'ambiance
n'est pas bonne : elle est très «années trente» et «montée au
créneau des factieux et des bâtons».
Le temps de la haine :
«Les Français vivent tous les jours de leurs interminables vies comme
des escargots dans leur coquilles, trop lourde pour qu'ils franchissent
avec elles les grands déserts qui les séparent des actions et des pensées.
Ils s'arrangent avec une habileté de vieux titulaires des rentes viagères
pour que rien n'arrive parmi eux. Pas même ces rencontres d'automobiles
pleines de fusils mitrailleurs, dernière ressource américaine pour
s'amuser en société.» (Paul Nizan, Aden Arabie, 1931)
Le temps du combat :
«Tout ce qui est autour de moi appartient à mes ennemis. Je n'ai rien. Je
ne jouis de rien. Je vois partout les preuves de pierre de leur domination,
les églises, les palais nationaux, les casernes, les instituts, les commissariats,
les palais de justice, les bordels, les ministères. On ne peut pas
étendre les bras sans toucher du bout des doigts la porte d'une banque,
la poitrine d'un agent, d'un chevalier de la Légion d'honneur. Ferai-je
échapper la femme que j'aime ? Ils mettent leurs bâtons dans les roues
de l'amour.» (Paul Nizan, Aden Arabie, 1931)