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L'oeuvre de Jacques-Louis David (1748-1825)
constitue sans doute, avec celles de Nicolas
Poussin et de Paul Cézanne, l'un des trois
grands tournants dans l'évolution de l'art français.
Homme des Lumières, mais aussi nourri des
exemples moraux de la littérature antique, David a
su infléchir le cours de l'école picturale de son
temps, et symbolise mieux que tout autre ce que fut
cette forme de «retour à l'ordre» que représente le
néo-classicisme français.
L'usage du dessin fut déterminant dans cette évolution
; devant le spectacle des ruines antiques révélées
lors de ses deux séjours romains, David n'a
cessé de dessiner dans ses carnets et ses albums,
tout en inventant un style graphique original, fait de
rigueur et d'acuité. C'est avec cette même exigence
qu'il préparera par le dessin ses grandes compositions
d'avant la Révolution (Le Serment des Horaces,
le Brutus) comme, plus tard, les immenses scénographies
dédiées à la geste de Napoléon.
Le Louvre conserve le plus important fonds de dessins
de David au monde, avec deux des douze albums
romains où l'artiste réunissait ses souvenirs de voyage,
ainsi que huit carnets dans lesquels on peut suivre,
page après page, la genèse de compositions aussi
célèbres que Le Sacre ou La Distribution des aigles.
Parmi les dessins isolés, on remarquera l'icône la plus
fameuse de la période de la Révolution, le grand dessin
du Serment du Jeu de paume, précieux témoignage
d'un projet qui ne fut jamais mené à bien, ainsi que
des études de portraits et de figures d'une absolue sincérité,
qui témoignent de l'évolution politique d'un
peintre qui fut aussi un acteur engagé de l'Histoire.