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Le dernier volume de la série en trois parties consacrée
à Hugo Bernatzik explore les oeuvres réalisées par le
photographe autrichien dans le sud-est asiatique et en
Indonésie. Bernatzik se rend à deux reprises dans cette région
dans les années 1930. Le premier voyage est entrepris en
1933, après son long périple dans le Pacifique. Il se lance dans
l'exploration de l'île de Bali et procède à une étude approfondie
de quelques-uns des rituels et danses les plus importants.
Plus tard, en 1936 et 1937, il visite l'Indochine
française, notamment le Cambodge et l'Annam, mais aussi le
Siam et la Birmanie. Alors qu'à Bali il avait pu accéder, sans
trop de difficultés, aux communautés hindoues, en Indochine,
Bernatzik doit s'enfoncer dans des régions montagneuses peu
hospitalières et doubler en bateau les côtes les plus reculées. Si
l'on essaie de se replacer dans le contexte de l'époque, on ne
peut qu'être fasciné par tout ce que Bernatzik réussit à faire.
En Asie du Sud-Est, Bernatzik est en pleine possession de ses
moyens techniques et artistiques. Son analyse anthropologique
est également à son apogée. Par exemple, il est le premier à étudier
et à noter les modèles linguistiques des populations
Moken vivant sur le littoral de la mer Andaman, et le premier
à avoir photographié les populations Ahka et Meau, dans les
collines du Siam septentrional. Il est particulièrement doué
pour capter la nature humaine dans tous les types d'environnements
et montrer ses congénères sous un jour pur et lumineux.
Il souhaite que son public voit l'Asie du Sud-Est
comme il s'est efforcé de la voir, dans toute sa grâce et sa
beauté inhérentes, parée d'un certain lyrisme. Il a admirablement
atteint ses objectifs et laisse avec cet ouvrage le testament
visuel d'une époque aujourd'hui révolue.