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Le grand-père, là-haut, a besoin d'aide depuis que sa seconde épouse est alitée. Son fils aîné le rejoint avec femme et enfants pour lui prêter main-forte. Personne, évidemment, ne demande l'avis de la petite Marie-Louise qui n'a connu jusque-là que la douceur de son village natal. Là où la famille s'installe, une nouvelle vie commence. Une nouvelle vie dans ce pays d'en haut qui deviendra pour elle une vraie terre de cocagne.
L'apprentissage de la vie dans ce pays d'en haut...
Cette fois, grand-père était bien décidé : il partirait seul sur le causse. Les jeunes ne voulaient pas l'accompagner. Tant pis ! la récolte ne pouvait attendre davantage. Alors le vieux avait attelé ses boeufs ; il avait chargé les provisions indispensables : le pain, le lard, les pommes de terre. Il trouverait, là-haut, les choux et les raves semés au printemps. Il faucherait l'herbe de quelques pacages et commencerait la moisson. Nous le reverrions peut-être le dimanche où il viendrait se réapprovisionner en pain frais et en... tabac à priser. Car le pape aimait priser et cela nous étonnait toujours un peu de voir le bonhomme fourrer dans ses narines, délicatement, des pincées de poudre brune prise dans une petite tabatière en forme de souliers. Drôle d'habitude ! Il reniflait, reniflait longuement. Et tout à coup, l'explosion se produisait. Il se mettait à éternuer spasmodiquement avec un bruit de trompette, son grand mouchoir rouge déployé sous son nez.
