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Qu'est-ce que l'histoire ? Un flux inorganisé ou un processus structuré ? Le modèle proposé est celui d'une dynamique historique cyclique, quatre « saisons » dialectiquement articulées et indéfiniment subdivisées. Il permet de rendre compte de l'accélération du tempo historique grâce à des périodes de durées inégales et indéfiniment emboîtées. C'est dire qu'il parvient à concilier à la fois la diversité de l'histoire, apparemment irréductible à une représentation simple, et une structure élémentaire récurrente, fractale, analogue à toutes les échelles. Il rend ainsi compte des répétitions constatées par nombre d'auteurs, mais qui n'ont pas donné lieu à des explications convaincantes. Le modèle proposé se différencie en effet de façon décisive des séquences statiques ternaires notamment, restées inévitablement stériles, de même que des périodisations ad hoc interdisant toute appréhension d'ensemble.
On constate que les cycles et subdivisions ainsi délimités s'enchaînent dans un grand mouvement d'universalisation dont le vecteur est le courant gréco-occidental. Il a associé toutes les civilisations et débouche sur la mondialisation actuelle. Il l'éclaire et amène à en pronostiquer le fractionnement prochain. Pour la première fois un modèle explicatif dynamique a été testé sur l'histoire connue, du moins sur ce grand courant : l'histoire de l'art d'abord, une illustration au sens propre, l'histoire générale ensuite.
Les mécanismes systémiques sous-jacents mis en évidence conduisent à définir l'histoire comme une totalité organisée, auto-organisée même, sur le mode de l'autosimilarité : c'est la sphère historique, sphère des réseaux restituant l'histoire dans toute ses dimensions et ses multiples interactions. Elle trouve une application dans le couple homme-société, faisant saillir la notion de fonction sociale, tout comme la double nature de l'individu, à la fois maille du réseau social et réseau lui-même.
Il devient alors possible de cerner les contours d'une histoire véritablement totale et d'en énoncer de façon rigoureuse les caractéristiques et la méthode, d'en penser la complexité, tout en posant la question du déterminisme sur des fondements renouvelés : un déterminisme systémique, non pas linéaire, associant symphoniquement tous les acteurs de l'histoire dans son émergence permanente.
