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De nos jours, les conditions d'exercice du pouvoir se modifient considérablement et l'information devient un facteur essentiel de pouvoir économique.
L'attribution du prix Nobel d'économie 2001 à George Akerlof, Michael Spence et Joseph Stiglitz a souligné combien la révision d'une seule hypothèse - la symétrie de l'information entre les agents économiques - a permis d'enrichir la théorie. Elle ouvre en particulier la voie à l'introduction du pouvoir dans les relations entre acteurs. Déjà, François Perroux avait initié à partir des années 1950 un travail d'intégration du pouvoir en économie, fondant ce phénomène sur la relation dissymétrique exercée notamment au moyen de l'information. Ce livre opère l'articulation entre pouvoir et information, le "pouvoir informationnel" étant conçu ici comme la capacité d'une entité économique d'obtenir un avantage grâce à la possession inégale d'informations. L'un des objectifs de cet ouvrage est de poser quelques jalons d'une analyse économique du pouvoir informationnel.
Le pouvoir informationnel et la rente qui en découle, concepts extensibles à d'autres disciplines comme la gestion, la sociologie, la science politique ou les sciences de l'information et de la communication, prennent de nos jours un relief particulier car la mutation informationnelle en cours crée les conditions favorables à leur maîtrise. Nous assistons ainsi au passage du paradigme matériel au paradigme informationnel, l'immatériel devenant le moteur principal du développement. Le système économique et social qui émerge de ces transformations est porteur de nouvelles potentialités résultant de l'utilisation conjointe de l'information et des technologies en réseaux. Ce travail invite également à une réflexion sur les rapports entre mutation technologique, pouvoir, rente informationnelle, aménagement du territoire et développement économique et social.
Cet ouvrage intéressera les spécialistes mais aussi les étudiants de diverses disciplines des sciences sociales.
