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Maurice de Saxe (1696-1750), fils bâtard de l'électeur de Saxe roi de Pologne Auguste II, passe en 1720 au service de Louis XV, pour lequel il remporte les victoires de la Guerre de Succession d'Autriche - Fontenoy, fameuse entre toutes - qui permettent au roi de France d'être au milieu du XVIIIe siècle l'arbitre des équilibres de l'Europe. Toujours Saxon, obstinément luthérien, recrutant comme uhlans pour son régiment des Volontaires de Saxe une compagnie de Noirs et de «tovaritchs» tartares et mahométans, le «Héros de la France» (Voltaire) meurt en 1750 à Chambord, épuisé par le rythme furieux de ses guerres, de ses fêtes, de ses chasses et de ses femmes...
Le titre du seul ouvrage qu'il ait écrit, Mes Rêveries, ne doit pas tromper. Il s'agit d'une réflexion très personnelle sur la guerre, fondée à la fois sur l'enseignement du chevalier de Folard, et sur la connaissance que Maurice de Saxe a personnellement des situations et des généraux de son temps. Trop souvent réduite à quelques formules, sa pensée est en réalité une analyse en profondeur des Parties de détail et des Parties sublimes - ou grande tactique - de la guerre à l'époque moderne. La réflexion est complétée par des propositions originales, nées d'une imagination féconde ou d'un bon sens très pragmatique, qui n'enlèvent rien à la profondeur de vue que Frédéric II avait le premier reconnue chez ce «Turenne saxon».
