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Dans la littérature française de la deuxième moitié du XXè siècle, Edmond Jabès représente la figure par excellence de l'étranger.
Né en Egypte, issu d'une famille juive francophone, ayant la nationalité italienne sans jamais avoir vécu en Italie, Edmond Jabès reconnaît, dans le Livre du Dialogue: "Ma langue maternelle est une langue étrangère. Gràce à elle, je suis de plain-pied avec mon étrangeté". En 1957, l'exil le conduit en France, pays dont, dix ans plus tard, il prend la nationalité.
Proche de Max Jacob, de Maurice Blanchot, de René Char et de Michel Leiris, Edmond Jabès a affronté à travers ses écrits la question de l'écriture et de l'être-dans-le-livre. On ne peut qu'approuver Roger Caillois qui lui attribue un verbe unique [...] dans la prose française contemporaine". Cette ouvre, amplement étudiée et commentée tant en France qu'à l'étranger, reçoit, dans ce Portrait(s), une lecture à la fois rigoureuse et sensible. Paul Auster, Didier Cahen Marcel Cohen, Steven Jaron, Rosmarie Waldrop... : les voix de ses amis s'y associent à celles d'écrivains de renom, de spécialistes et de chercheurs en un hommage riche et singulier, qui s'ouvre sur quelques pages de Jabés consacrées au poète Eluard, inédites en France à ce jour.