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«Je crois, en effet, et l'ouvrage qui s'achève ici n'avait pas d'autre but que de le démontrer, que la poésie est une activité spécifique de l'esprit liée à la possession d'un instrument spécial qui est la pensée analogique s'exprimant par le symbole».
La poésie, socialement confondue avec la littérature, s'en distingue donc tout à fait quant au mode de fonctionnement de l'esprit qu'elle requiert puisqu'elle relève (...) de la pensée discursive et rationnelle, mais, en priorité, de la pensée symbolique.
C'est pourquoi une éventuelle «histoire de la poésie» réalisée avec les méthodes et les moyens de la seule «histoire littéraire» serait une absurdité. La poésie est en prise directe et quotidienne avec la vie et la mort en leurs ultimes profondeurs. A l'extrême elle ne se différencie pas de la vie dont elle a pour but d'incarner la conscience. Elle ne saurait donc être conçue que comme pure subjectivité et traitée comme telle. C'est là sa gloire et son handicap.
D'où le titre «aventures» préféré ici à «histoire», d'où le projet de raconter plutôt que de classer ou de répertorier, d'où l'engagement sacrificiellement subjectiviste de l'auteur dans un livre d'amour, d'humour et d'humeur qui gagnera à être lu, non comme un essai, mais comme une fable ou un feuilleton.