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En 1931, la Grande-Bretagne accueillir le deuxième
Congrès international d'histoire des sciences qui
fut alors organisé au Science Museum de Londres. À
cette occasion, l'Union soviétique délégua - sous la
conduite de Nicolas Boukharine - de nombreux
spécialistes parmi lesquels figurait un philosophe et
historien des sciences encore inconnu, Boris Hessen. Le
titre de la contribution qu'il vint présenter était
néanmoins singulièrement provocateur : «Les racines
sociales et économiques des Principia
de Newton».
Se pouvait-il donc que l'oeuvre
maîtresse de Newton ait eu des
«racines sociales et économiques» ?
Quels rapports pouvait-il y avoir entre
la théorie de la gravitation universelle
et les besoins de la bourgeoisie
anglaise du XVIIe siècle ? Dans son
activité scientifique, Newton n'aurait-il
donc pas pu s'affranchir des
préjugés théologiques et philosophiques
de son temps ?
Pour les historiens des sciences, pareilles questions
frisaient alors le sacrilège...
Souvent cité, traduit dans de nombreuses langues,
ce texte a engendré d'innombrables controverses qui
attestent son rôle fondateur en histoire des sciences.
Traduit ici en français pour la première fois, il bénéficie
dans cette édition critique d'une double présentation,
celle du traducteur et celle de Christopher Chilvers,
chercheur au Science Museum et spécialiste du congrès
de 1931.
Ce livre constitue aussi un hommage à Boris Hessen
qui, en 1936, fut l'une des nombreuses victimes des
purges staliniennes dirigées notamment contre les
intellectuels.