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Entre 1752 et 1773, sous le règne de Louis XV, plusieurs membres d'une grande famille de négociants poitevins, les Renault de Saint-Germain, s'engagent dans la Compagnie Royale des Indes Orientales, créée par Colbert en 1664, dans l'espoir de faire fortune.
Installés dans les lointains comptoirs de Chandernagor et Pondichéry, ils gèrent, pour le compte de la Compagnie, un grand commerce entre la France, l'Inde et la Chine.
Commis, directeurs, ils font des carrières inégales, mais tous s'efforcent de s'enrichir en «trafiquant» pour leur compte personnel. Parallèlement à leurs activités d'agents de la Compagnie, dont les traitements sont souvent faibles, ils envoient ainsi en France toiles, mousselines et étoffes précieuses, alors très prisées, et vendent en retour de la coutellerie de Châtellerault, des montres, du vin de Bordeaux et des liqueurs.
C'est à travers l'importante liasse de lettres échangées avec leurs parents négociants restés en France que nous découvrons avec étonnement la vie de ces jeunes aventuriers s'expatriant au bout du monde pour faire fortune et finissant souvent leurs jours dans un pays fascinant qui avait su les séduire et leur faire oublier leur terroir.
Retrouvée par M. G. Vallée dans la bibliothèque municipale de Poitiers et publiée pour la première fois en 1937, cette incroyable correspondance est aujourd'hui rééditée. Elle comblera les amoureux de l'Inde, aussi bien les voyageurs curieux de suivre les traces de ces aventuriers du passé que les historiens, qui se passionneront pour les récits des événements politiques de l'époque de Dupleix, Bussy ou Lally, ou les précisions, alors rares, sur la vie quotidienne d'une famille française en Inde.
