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Femmes, féminismes et socialismes dans l'espace germanophone après 1945
À la fin des années 1960, alors qu'émerge dans le monde « occidental » un mouvement féministe qui revendique son autonomie vis-à-vis des structures politiques traditionnelles, les ambitions émancipatrices du socialisme sont revisitées et leurs limites soulignées. La jeune génération de femmes dénonce en particulier l'absence de réflexion sur les rapports de sexes chez les militants et responsables de gauche. Entre conflit, convergence et démarcation, le lien femmes/féminisme/socialisme constitue alors un des axes forts du débat. Pourtant, notamment dans l'espace germanophone, la complexité des rapports entre organisations féminines et socialisme(s) - considéré en tant que théorie, mouvement organisé et pouvoir - n'était pas nouvelle. La recherche a toutefois longtemps ignoré les positions et les difficultés des militantes ayant par exemple agi au sein des partis ouvriers pour la cause des femmes sans nécessairement se réclamer du féminisme. En tentant de combler les lacunes historiographiques dans ce domaine, le présent ouvrage regroupe sous une problématique commune les relations multiformes et ambiguës que les femmes allemandes et autrichiennes ont entretenues, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec les partis se réclamant du socialisme ainsi qu'avec le socialisme d'État établi en RDA. Il réunit des contributions de Corinne Bouillot, Beatrix Bouvier, Birgit Dahlke, Nicole Gabriel, Atina Grossmann, Sandrine Kott, Maria Mesner, Paul Pasteur, Elke Schüller, Rita Thalmann, Marianne Walle et Claudie Weill.
