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Trois nouvelles années, 1839, 1840 et 1841, pendant lesquelles Berlioz, égal à lui-même, va nous faire revivre avec maestria les six concerts annuels du Conservatoire, aussi bien que les nombreuses représentations lyriques de l'Opéra, de l'Opéra-Comique (qui s'installe en 1840 dans la «seconde» Salle Favart) et du Théâtre-Italien: pas moins de quatre créations pour Donizetti avec Lucie de Lammermoor, la Favorite, les Martyrs et la Fille du régiment; de même pour Halévy avec les Treize, le Shérif, le Guitarrero et la Reine de Chypre; le Freischütz de Weber chanté en français à l'Opéra, avec les récitatifs de Berlioz; et une kyrielle d'opéras-comiques aujourd'hui oubliés de Kastner, Montfort et Clapisson, mais d'une certaine façon immortalisés par la plume inimitable de Berlioz! Il faut ajouter, disséminés au travers de ces quelque sept cents pages, les hommages réguliers aux «idoles» de Berlioz, Gluck, Weber et Beethoven, et aux artistes contemporains qu'il admire profondément, tels Liszt et Chopin, les chanteurs Duprez, Mario et Rosine Stoltz, ou encore Nourrit, tragiquement disparu en 1839, et Paganini que la maladie emporte en 1840. En même temps apparaissent de jeunes talents à l'orée de leur carrière, comme Clara Wieck, Pauline Garcia en train de devenir Pauline Viardot, ou César Franck tout juste sorti du Conservatoire, pour ne citer que quelques noms au destin exceptionnel.
L'insatiable curiosité de Berlioz l'entraîne également à écrire un long article sur l'Exposition universelle de 1839 et ses nombreuses inventions instrumentales, et à s'intéresser aux travaux du luthier Vuillaume et du facteur d'orgues Cavaillé-Coll.
Enfin, c'est en novembre 1841 que commence sa série d'articles sur l'art d'instrumenter, avant-goût déjà élaboré de son magistral Traitéd'instrumentation et d'orchestration.
