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Fonds spéculatifs attaquant les monnaies, activités intenses de
lobbying des firmes multinationales... Les acteurs économiques
s'attribuent un rôle inédit en matière de gouvernance mondiale.
Dans un contexte marqué par la déstabilisation des États-nations, les
puissances financières internationalisées échappent de plus en plus au
contrôle des peuples.
Le succès politique du «Yes we can» de Barack Obama témoigne d'une
volonté populaire de reconquête de la souveraineté face aux injonctions
de l'argent.
Cette exigence est fragile. Sous couvert de contenir la violence des
rapports sociaux libérée par la société de marché, d'autres offres politiques
mobilisent très vite la rhétorique de «l'État fort». Ce dernier risque alors
de se cantonner dans un rôle de «gardien de l'ordre».
Ces évolutions annoncent-elles pour autant la fin de la démocratie ?
Rien n'est moins sûr. Mais sur quels leviers s'appuyer pour faire contre-poids
et renverser la tendance ? Comment les institutions démocratiques
peuvent-elles affronter le problème de la régulation sociale sans tomber
dans l'autoritarisme, où les citoyens troqueraient leur liberté pour plus de
sécurité ? Ces interrogations supposent de réfléchir aux articulations entre
puissance publique et puissance sociale. Car quelle serait la signification
de la restauration du pouvoir de l'État dans une société réduite au silence ?
Anne Salmon aborde ces questions essentielles à travers une approche
originale combinant analyse théorique et études empiriques afin de prolonger
la réflexion sur la régulation économique par celle de la régulation
sociale.