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STO, trois initiales gravées dans la mémoire collective, trois lettres qui
disent l'humiliation, l'amertume, la peur des centaines de milliers de jeunes
Français envoyés de force en Allemagne pour faire tourner la machine de
guerre nazie. Parmi eux, plusieurs personnalités devenues célèbres : Georges
Brassens, Michel Galabru, Antoine Blondin, Cavanna, Raymond Devos...
Une expérience partagée, la grisaille des usines du Reich, l'histoire d'un déracinement
qui a marqué une génération entrée dans l'âge adulte au moment
où l'Europe est devenue folle.
Nourri d'une foule d'archives inédites et de témoignages oraux, Patrice
Arnaud signe la première étude exhaustive sur ces requis du travail obligatoire.
Confinés dans des baraquements surpeuplés, soumis à un labeur harassant
et à une surveillance de tous les instants, les «STO» établissent des
rapports conflictuels, amicaux, voire amoureux avec la population allemande
et les autres travailleurs étrangers. Parallèlement à cette histoire du quotidien,
Patrice Arnaud analyse les politiques d'encadrement de cette main-d'oeuvre
par l'État national-socialiste, les logiques répressives visant à stimuler le
rendement et à maintenir la discipline. Revenus en France, les requis seront
stigmatisés par la mémoire collective, ce qui les qui incitera à défendre leur
propre histoire, et à réclamer le statut de «déportés du travail».
Une somme incontournable sur un sujet largement tabou.