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L'antiquité grecque a connu aussi bien des ouvrages destinés
à la publication que des poèmes de circonstance - une ode
destinée à célébrer une victoire aux Jeux olympiques, une tragédie
ou une comédie présentée au concours des Grandes Dionysies,
toutes destinées à une représentation unique.
Comment, à vingt-cinq siècles de distance, des oeuvres aussi différentes
nous sont-elles parvenues ? quelles ont été les étapes de
leur transmission ? quelle garantie avons-nous d'avoir affaire au
texte original ? C'est à ces questions et à d'autres que Jean Irigoin,
qui a dirigé pendant trente-cinq ans la série grecque de la Collection
des Universités de France, dite aussi Collection Budé, s'est efforcé
de répondre dans des articles dont une quarantaine sont réunis
dans ce volume selon un plan logique.
Après une présentation des principes de base sur lesquels se
fonde toute édition critique, et des problèmes généraux auxquels
celle-ci se trouve confrontée, une douzaine d'études de cas offrent
des exemples tirés de divers auteurs de l'antiquité, et autant sont
centrées sur une même région, trop méconnue dans l'histoire des
textes grecs, l'Italie du Sud, Sicile comprise.
L'invention de l'imprimerie mettra fin à l'usage exclusif des copies
à la main, mais les problèmes de transmission restent posés et les
solutions varient d'un éditeur à l'autre.
Les disciplines relevant de
l'Histoire des Idées ont connu,
ces dernières années, un développement
considérable - mais
aussi, par contre coup, un grand
éparpillement : d'où la nécessité,
largement reconnue, de
faire communiquer les spécialistes,
et plus encore, peut-être,
d'inciter les publics spécialisés
à franchir les limites des disciplines
ou des champs d'étude.
C'est à cela que voudrait contribuer
la collection «L'âne d'or»,
en rassemblant des ouvrages
issus de disciplines diverses
(Histoire de la Philosophie, Épistémologie,
Histoire des Sciences,
Philosophie, Histoire des Religions,
etc.) sans limitation chronologique
- mais toujours sans
concession sur la qualité.
Et l'âne maintenant, pourquoi
ce patronage ? Pourquoi cet âne
en chaire magistrale, avec dans
une patte une férule et sous
l'autre un pesant in-folio ? Il
est là tout simplement à titre
d'avertissement : sans doute
voulons-nous des ouvrages sans
concession, mais non point des
ouvrages écrits par des cuistres
ou des pédants.