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Notre-Dame-la-Grande, église mariale, mondialement connue, n'avait jamais fait l'objet d'une étude approfondie. À partir d'un fonds photographique, rassemblé par le service documentaire du Centre d'études supérieures de civilisation médiévale (Poitiers), au moment des restaurations récentes de la façade et du clocher, une réflexion a été menée par des historiens, historiens de l'art, archéologues, architectes et ingénieurs. Il en résulte une véritable redécouverte de l'édifice, de son histoire, de sa construction, de ses restaurations, de son décor et de sa place dans l'art roman.
Le dossier permet de proposer de nouvelles hypothèses sur la collégiale construite en deux étapes.
La première, malgré quelques difficultés et modifications du projet initial, a vu s'élever l'essentiel du corps du bâtiment ; la dédicace de l'église par le futur pape Urbain II, en 1086, en a marqué l'achèvement. Des campagnes du XIe siècle, il reste le chevet, la majeure partie de la nef, le clocher, de nombreux chapiteaux sculptés et des vestiges importants de peintures murales.
La seconde étape correspond à un court allongement de la nef et surtout à l'édification de la célèbre façade, sans doute vers 1115-1130. Le programme de cette page sculptée, et autrefois peinte, se révèle d'une grande richesse. Il exalte l'Incarnation du Christ et la force de l'Église universelle. Le rappel de la doctrine est présenté dans un somptueux cadre végétal où évoluent animaux et monstres pour le plus grand plaisir des yeux.
