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Chaque jour, les bombardiers allemands arrivaient quand tombait la nuit, pour ne repartir qu'avant l'aube. Et cependant Londres vivait, et le peuple anglais résistait. Et Anna vivait dans cette ville où elle se savait une étrangère entrée dans l'adolescence, timide, isolée, déclassée.
«Tu ne vas pas vivre constamment en te disant que tu dois passer au regard des gens qui t'entourent pour quelqu'un que tu n'es pas vraiment. Le lieu d'où tu proviens fait partie de toi-même, comme ton talent pour le dessin.»
Cette réflexion pleine d'à-propos de son professeur des Beaux-Arts situe bien le problème d'Anna : le lieu d'où sa famille provient est le Berlin des années trente, qui a vu l'ascension nazie, et que son père, écrivain juif, a cu la chance de fuir à temps.
A Londres, tandis que la menace hitlérienne s'étend sur l'Europe. Anna se décide à lutter. Soutenue par une famille qu'elle aime, un frère brillant et attentif, une mère d'une volonté farouche, un père doué d'une acuité et d'un charme peu ordinaires, elle fait face et se met à vivre. Dès lors, en dépit des épreuves, et même en partie grâce à elles, elle découvre les faits et les gens tels qu'ils sont en réalité : divers, ambigus, attachants, beaux quand un regard les éclaire.
De ce regard Anna va faire la clef de son avenir de peintre.
Ici Londres est la suite de Quand Hitler s'empara du lapin rose.
