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La Cour des comptes a examiné les résultats de la politique, menée au
cours de la dernière décennie, par l'Etat et les 37 musées nationaux,
parmi lesquels figurent notamment les musées du Louvre, d'Orsay, de
Versailles, le Centre Georges Pompidou, etc.
Les dépenses publiques engagées au profit de ceux-ci ont progressé
trois fois plus vite que le budget de l'Etat entre 2000 et 2010, afin de
développer une «politique de l'offre» caractérisée par la création de
nouveaux équipements, la multiplication des expositions temporaires,
des éditions et des spectacles.
Les musées nationaux n'ont pas réussi pour autant à atteindre tous les
objectifs que leur assigne la loi. Si la fréquentation globale, comme dans
de nombreux pays européens, a augmenté de près de 60 % en dix ans,
les jeunes et les publics socialement défavorisés restent à l'écart de ce
mouvement. L'offre culturelle des musées est plus importante qu'il y a
dix ans, mais elle reste concentrée à Paris, et elle coûte surtout de plus
en plus cher.
La situation des finances publiques exige désormais que l'Etat et les
musées hiérarchisent mieux leurs objectifs pour se concentrer sur les
plus importants et parviennent à enrayer la croissance de leurs dépenses
et de leurs effectifs. Plus encore, le ministère de la culture et les musées
doivent encore relever le défi de la démocratisation culturelle, échec de
la dernière décennie.
Les recommandations de la Cour visent notamment à faire exercer un
nouveau pilotage stratégique par le ministère de la culture, à mieux
évaluer les dépenses fiscales liées au mécénat, à placer les enjeux
d'efficience au coeur des métiers des musées, et à remettre les enjeux
de démocratisation au coeur de leur stratégie.