Read more
Il a suffi à Édith Gassion, la chanteuse des trottoirs de Belleville,
d'une nuit et de trois chansons tirées du répertoire populaire pour devenir
«la môme Piaf». Nous sommes en 1935, elle vient d'avoir 20 ans,
la vie l'a déjà passablement malmenée, mais ce soir-là, son talent
bouleverse les habitués du cabaret de Louis Leplée, Le Gerny's.
De Mon légionnaire - son premier succès - à À quoi ça sert l'amour ?
chanté en duo avec son dernier mari, Théo Sarapo, Édith Piaf a interprété
plus de 300 chansons. Parmi les plus célèbres : Bal dans ma rue,
Milord, Mon Dieu, La Foule, La Goualante du pauvre Jean,
L'Accordéoniste, Les Amants d'un jour, Mon manège à moi, L'Homme à la
moto...
Depuis les maquereaux violents de son adolescence jusqu'à la succession
de ses amours malheureuses, en passant par les amis qui l'ont
trahie, la mort de son unique enfant et la disparition tragique de
Marcel Cerdan, la vie affective de cette grande dame de la chanson
n'aura été qu'un long cauchemar. La douleur ne l'a jamais quittée et a
fini par la vaincre à l'âge de quarante-sept ans. Il nous reste l'image
d'une petite femme frêle, au corps ravagé par la maladie, que l'on portait
jusqu'au micro avant que le chant la transcende. Peut-être est-ce
l'expression extrêmement sobre de cette souffrance qui rend, aujourd'hui
encore, son interprétation inimitable.
Publié à l'occasion du quarantième anniversaire de la mort de la
chanteuse, ce livre, agrémenté d'extraits de sa correspondance et de
photos d'époque, permet de revenir sur le parcours atypique de cette
figure nationale.