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«Ni Putes Ni Soumises». C'est avec
ce slogan volontairement provocateur
qu'une poignée de filles de banlieues
lance au printemps 2002 un manifeste
dénonçant le machisme et les violences
masculines. Après le meurtre de
Sohane, brûlée vive à Vitry-sur-Seine
par un garçon d'une cité voisine,
le mouvement s'amplifie et débouche
en février 2003 sur une «Marche des
femmes contre les ghettos et pour
l'égalité», formidable élan de libération
d'une parole trop longtemps retenue.
Fadela Amara est l'initiatrice et la
figure emblématique de cette Marche.
Ce livre correspond à son désir de
briser l'omerta et de poursuivre les
débats engagés alors. À travers
l'évocation de son parcours - fille
d'immigrés algériens, née en France en
1964, elle a grandi dans une cité de
Clermont-Ferrand et s'est très rapidement
tournée vers le militantisme - et les
témoignages reçus pendant la marche,
elle tente ici de comprendre les raisons
de la dérive des banlieues.
Au-delà de son récit singulier, ce sont
les voix de milliers de jeunes femmes
qui se font entendre, exprimant leurs
interrogations et leur révolte : pourquoi
cette recrudescence des violences à
l'égard des filles et cette régression du
statut des femmes dans les cités ?
Face au constat amer de la
décomposition du lien social et de la
dégradation des rapports entre hommes
et femmes, Fadela Amara délivre ici un
message de colère, de lutte et d'espoir.
Celui de voir les filles des cités gagner
leur liberté, dans un rapport pacifié avec
l'autre sexe.