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De la ferme paternelle à l'aula conciliaire, du clocher
de Pachins aux tours de Notre-Dame, de la soutane à la
veste de clergyman, de l'Action catholique aux communautés
nouvelles, François Marty déborde ce siècle par la
saisissante actualité de son vivant témoignage.
Lequel d'entre nous n'a pas été séduit par ce grand berger
qui ne mettait rien au-dessus du concile Vatican II. Par
son attachement à son Aveyron natal et par son sens de
l'universel. Par sa parole enluminée, sa prodigieuse endurance
et son intarissable bonté. Par son subtil mélange de
tradition et de nouveauté. Par son goût de la parabole et
cet irremplaçable humour, inattendu chez un dignitaire de
l'Église. Par sa geste héroïque pareille à celle des apôtres
des débuts de l'ère chrétienne. Par son amour pour ses
prêtres dont il était le frère qui réconforte. Qui n'a pas été
vivifié par l'audace de ce conquérant soucieux de rejoindre
les hommes là où ils sont, parfois sous l'orage des anathèmes...
Mystique de haute lignée, le cardinal Marty ne savait
rien de plus concret que la religion des visages. Acteur du
renouveau ecclésial, il restera lumière d'espérance. Collaborateur
et ami de cinq papes successifs de Pie XII à Jean-Paul
II, ne répétait-il pas avec insistance : «L'espérance
est le plus beau nom de Dieu en ces temps nocturnes de
la fin du XXe siècle.»
Pas à pas, l'itinéraire heureux d'un maître de sagesse
pour notre temps.