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«Si tu es Fils de Dieu, dis à cette pierre qu'elle devienne du pain...» L'épisode des trois tentations du Christ occupe une place capitale dans les Evangiles, entre le baptême de Jésus et les débuts de son ministère. Il n'en est pas moins paradoxal, car le Christ refuse d'y accomplir des miracles, se contentant, à chaque tentation, de citer l'Ecriture.
Pour méditer cette scène et en restituer la profondeur, trois auteurs réunissent ici leurs voix : un philosophe, un exégète et un historien de l'art.
Jad Hatem montre que la vocation messianique ne peut apparaître que dans l'épreuve ; le désert délimite l'espace où l'homme, à la fois être de besoin, de désir et de convoitise, est amené à l'option décisive : se diviniser ou se mettre au service de Dieu. Joseph Caillot montre qu'aux trois tentations du diable, Jésus répond par des citations au futur, inscrivant sa liberté à la fois dans l'horizon du devenir et dans celui de l'Ecriture enfin comprise, hors des pièges diaboliques du littéralisme. Guillaume Cassegrain, étudiant des œuvres de Botticelli, Jacob Cornelisz, Tintoret et Véronèse, montre l'importance du thème pictural des Tentations : parce qu'il refuse de faire effraction dans le visible et renvoie au sens caché de l'Ecriture, le Christ est d'abord celui qui vient apprendre aux hommes à lire et à voir.
