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Etudiant, je m'isolais avec une pile de journaux dans les jardins publics au lieu de bachoter.
Bien vite, je me rendis compte que je privilégiais la lecture des éreintements.
J'étais fasciné par l'idée que l'on puisse malmener certains livres, films, pièces, spectacles divers, avec autant de force et avoir une influence sur l'avenir d'une création. J'étais aussi très partagé. Quand, par exemple, le film était mauvais et qu'il était «descendu», je jubilais. Quand, par contre, il était loué malgré sa nullité, j'étais fou de rage. Je voyais là magouille, compromission, corruption, etc.
Je reconnais qu'un éreintement se lit mieux qu'un applaudissement, et qu'il peut aussi susciter un succès. Certains critiques ne se rendent pas compte à quel point ce qui est négatif pour la critique est parfois positif pour le lecteur.
Le succès doit beaucoup au scandale. Que ce soit au cinéma, au théâtre ou en littérature. L'éreintement se fait mieux lire. Il peut être constructif, il suscite des échos, des rumeurs, des plaisirs partagés, alimente les dîners en ville...
Voici donc un recueil d'éreintements.
Voilà de quoi souffrir ou rire.
