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Avant l'Alhambra ou les peintures romanes de Catalogne, avant la conquête romaine - à la suite du passage d'Hannibal et de ses éléphants -, l'Espagne avait déjà vécu une page forte de son histoire, celle des Ibères.
De l'Andalousie au Languedoc, du VIe au Ier siècle avant J.-C., les Ibères, ouverts à la Méditerranée comme à l'Europe continentale du nord et de l'ouest, ont profondément marqué de leur identité l'histoire de l'Espagne, en mêlant les apports et les influences des Phéniciens et des Grecs, puis des Celtes.
La plupart de leurs œuvres sont inconnues du public français car elles proviennent de fouilles récentes. Pour l'exposition, elles ont été choisies dans trente musées espagnols et français, où certaines ont été restaurées.
Les sculptures en pierre des sites d'Elche, de Porcuna, du Cerro de los Santos, d'Osuna, les céramiques peintes de Liria, d'Elche ou de Teruel, les bijoux en or de Mairena, les vaisselles en argent de Tivissa, les statuettes en bronze des sanctuaires d'Andalousie et de La Luz sont les témoins de la force et de la créativité d'une civilisation qui se perpétua au-delà de la conquête romaine.
Déjà en 1907, alors qu'il travaillait aux Demoiselles d'Avignon, Picasso s'était inspiré de cet art, exposé, pour la première fois, au musée du Louvre. La présentation des Ibères aux Galeries nationales du Grand Palais doit permettre de découvrir l'une des civilisations les plus brillantes de la vieille Europe.
