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Shakespeare a depuis longtemps déjà opté pour «le poème sans règle», en poète baroque qu'il est, mais sans jamais perdre de vue, dans la profusion des références et l'alternance des moments comiques et sérieux, le «point de fuite» de sa perspective, ce vers quoi, malgré le vertige auquel il nous soumet, il souhaite orienter notre attention.
Dans Henri V, avec ce mélange des genres que permet la tradition du théâtre anglais, misères et grandeur de la guerre, cynisme politique et piété, fanfaronnades et discrète efficacité, cruauté et tendresse, parodies de bravoure et authentiques actions d'éclat, tissent des sens contradictoires autour du moment héroïque singulier où un jeune roi au sourire modeste et une poignée d'hommes dont il fait tous des frères - we few, we happy few - l'emportent contre toute attente, dans un combat douteux à un contre cent, et fondent la modernité de cette épopée anglaise autour du «renom d'Azincourt», la plus célèbre bataille de la Guerre de Cent Ans.
Cette étude propose aux étudiants des classes préparatoires et des universités une interprétation des thèmes foisonnants de l'œuvre et de la mise en théâtre de l'Histoire.
