Read more
«Les Romains sont sensibles à toutes les formes
de l'amour [...].
Des scènes amoureuses, des plus délicates aux
plus érotiques, ornent les demeures particulières.
Bien des oeuvres de la littérature latine ont pour
principal ressort les relations intimes entre les
hommes et les femmes ; les Romains ont même
créé un genre littéraire original, la "poésie élégiaque",
uniquement consacrée aux tourments
du désir amoureux. Plus que dans toute autre
civilisation antique, la vie politique est influencée
par les relations conjugales ou extraconjugales
des personnages responsables de la cité, et bien
des événements de l'histoire romaine ont trouvé
leur origine dans une histoire d'amour. [...]
À Rome, en un mot, l'amour est omniprésent.
Dans les unions conjugales, heureuses ou non,
dans les liaisons plus ou moins admises, et jusque
dans le royaume des morts, dont les hôtes sont
sollicités pour apporter leur aide aux amants...»
Lorsque l'on pense à l'amour au temps
des Romains, ce sont des images de satyres
lubriques, de lupanars et de bacchanales
effrénées qui viennent à l'esprit.
Mais il serait regrettable de réduire Rome
à ces clichés.
Toutes les formes d'amour, des plus
grossières aux plus raffinées, sont présentes
à Rome. Les origines de la ville elles-mêmes
reposent sur des récits amoureux :
les amours de Vénus et d'Anchise, parents
de l'ancêtre mythique des Romains. Énée,
ou la passion du dieu Mars pour la vestale
Rhea Silvia, qui donne naissance à Romulus,
le fondateur légendaire de la cité.
De nombreux rituels favorisent la sexualité
et la fécondité : la vénération du phallus,
la fête des Lupercales, les Floralies...
Et si la vertueuse matrone Lucrèce prouve
que le mariage est une valeur essentielle,
l'amour conjugal n'exclut pas la recherche
du plaisir érotique. Les Romains ont une
morale sexuelle simple : à condition de ne
s'attaquer ni aux femmes ni aux enfants
des citoyens, tout est permis !
L'amour est également un instrument de
pouvoir - pour les hommes (Pompée, César)
comme pour les femmes (Messaline,
Agrippine) - et un motif esthétique
(les fresques de Pompéi. L'Art d'aimer).
Au fil des pages se dessine ainsi une image
de Rome, certes moins «exotique», mais
beaucoup plus riche que celle des péplums,
en nous offrant l'exemple de moeurs
et de sentiments qui ne sont pas si éloignes
des nôtres...