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La crise grave que connaît notre société n'épargne pas le rapport entre les générations et compromet la transmission des valeurs démocratiques. Il est donc inévitable que le lien social s'affaiblisse chez nombre de jeunes. L'école, premier lieu social des enfants et des adolescents, n'apprend pas véritablement aux élèves à devenir responsables de leurs actes dans le cadre même de leur formation. Mais peut-il se développer une responsabilité envers ses actes sans un vrai pouvoir sur eux ? C'est à cette question que ce livre entend répondre, à travers l'exposé d'une méthode qui a fait ses preuves depuis quinze ans dans plus de deux cent cinquante classes du secondaire, et le témoignage des conseillers d'orientation-psychologues qui la mettent en œuvre.
L'apprentissage d'une socialisation citoyenne devient ainsi une expérience formatrice, à la condition de n'être pas un simple discours à entendre mais une expérience à vivre.
Projet ambitieux et modeste à la fois. Ambitieux puisqu'il s'agit de ne pas «baisser les bras» devant la crise présente de notre société, et plus précisément, devant la gravité des carences de l'école en matière d'éducation à la citoyenneté. Modeste, parce qu'il s'appuie sur une méthode simple : un dispositif trimestriel d'expression collective des élèves d'une classe sur leur vécu scolaire. C'est le quotidien des élèves - de tous les élèves -, d'une classe qui sert ici de cadre, en lien avec ses enseignants et placé sous la responsabilité du conseiller d'orientation. Soulignons, et c'est d'ailleurs tout son intérêt, que ce dispositif a été conçu pour toutes les classes, de la plus «normale» à la plus difficile, et pour tous les établissements secondaires (son extension à l'enseignement primaire est en cours), urbain et rural, général et technique.
