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Restes miraculés d'un lointain passé, les vestiges archéologiques
sont de précieux témoins de l'histoire humaine.
En fouillant un site, l'archéologue moderne mène une enquête.
Il cherche à tirer du sol le plus d'informations possible. Comme
sur une scène de crime, tous les indices sont essentiels : les objets,
les traces infimes, leurs positions dans le sol, l'environnement...
Dès lors, un site pillé, c'est une archive détruite, une enquête ruinée,
des connaissances perdues. Un trou de mémoire.
Le patrimoine archéologique est hélas, depuis toujours, victime
de convoitises dévastatrices. De la Grèce antique à Napoléon, le
pillage culturel fut de toutes les conquêtes. Et il nourrit encore
bien des querelles, comme l'illustre le fameux cas des frises du
Parthénon.
Aujourd'hui, le pillage et la destruction sont mercantiles. Pour
alimenter le commerce des antiquités, les fouilles clandestines
se multiplient. Le trafic s'intensifie, le marché et la clientèle
s'élargissent. On trouve sur Internet des pièces archéologiques
à vil prix.
Sur tous les continents, des tombes sont éventrées par milliers,
des monuments sont mutilés, des sites dévastés. Parce qu'ils
créent la demande, ce sont les acheteurs d'objets archéologiques
qui, souvent sans le savoir, provoquent ce fléau.
Un désastre culturel ? Oui, car les pièces en vente sur le marché,
comme celles volées par les conquérants de jadis, ne sont que le
triste butin d'un pillage destructeur de mémoire.