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. «Que le bonheur constitue ou non la fin ultime de la moralité,
il est essentiel, en tout cas, pour l'idée même de philosophie
morale, que la moralité se réfère à quelque fin, qu'elle ne soit pas
laissée sous la domination de sentiments vagues ou d'une conviction
intérieure inexplicable - qu'elle soit soumise à la raison et
au calcul et non au seul sentiment. Cela seul peut permettre que
des arguments soient formulés et qu'une discussion soit possible
dans ce domaine. Que la moralité de nos actions dépende des
conséquences qu'elles produisent est la doctrine commune aux
personnes raisonnables de toutes les écoles. Que le bien ou le
mal attaché à ces conséquences se mesure exclusivement à travers
la peine ou le plaisir qu'elles procurent est le seul point de
doctrine qui appartienne en propre à l'école utilitariste». J. S. M.
. Pour comprendre la philosophie morale utilitariste, deux
textes présentent un intérêt particulier. L'Essai sur Bentham que
John Stuart Mill publie en 1838, et qui apparaît ici pour la première
fois en traduction, a le mérite de résumer de manière lumineuse
les thèses de Jeremy Bentham, le fondateur de la doctrine
utilitariste dans ses Principles of Morals and Legislation de 1789. Le
Bentham fournit donc un excellent cadre pour comprendre le
second texte de Mill présenté ici dans une nouvelle traduction,
L'utilitarisme, publié en 1863, l'un des textes séminaux de la philosophie
morale occidentale, mais qui pose des problèmes considérables
d'interprétation et de compréhension.