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Réussir à l'école n'est pas une fin en soi. Certes, chaque apprentissage prépare
aux suivants dans le cursus scolaire. Mais au bout du compte, en principe,
l'élève devrait être capable de mobiliser ses acquis scolaires en dehors de
l'école, dans des situations diverses, complexes, imprévisibles. Aujourd'hui, cette
préoccupation s'exprime dans ce qu'on appelle assez souvent la problématique
du transfert des connaissances ou de la construction de compétences. Les deux
expressions ne sont pas interchangeables, mais elles désignent toutes deux
une face du problème :
- pour être utiles, les savoirs scolaires doivent être transférables ;
- mais ce transfert exige plus que la maîtrise de savoirs, il passe par leur intégration
à des compétences de réflexion, de décision et d'action à la mesure
des situations complexes auxquelles l'individu doit faire face.
Si l'on revient régulièrement, dans des termes qui changent d'une époque à
l'autre, au problème du transfert des connaissances et de la construction des
compétences, c'est parce qu'il n'est toujours pas résolu en pratique.
Prendre conscience des limites du transfert des apprentissages scolaires,
reconnaître que les élèves qui réussissent en classe ne sont pas nécessairement
capables de mobiliser les mêmes savoirs dans d'autres situations, aurait,
si l'on voulait ne pas se résigner à ces constats, des implications considérables
en matière de contrat pédagogique, de transposition didactique, de travail scolaire,
de gestion de classe, mais aussi, sans doute, de coopération professionnelle,
de fonctionnement des établissements, de rôle de l'autorité scolaire. Ce
sont les questions que pose une approche par compétences, désormais inscrite
dans les intentions de nombreux systèmes éducatifs. Plus que jamais, il
convient donc de les affronter.