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Les écoles, les collèges et les lycées de banlieue sont bien souvent associés aujourd'hui à l'échec scolaire, à la violence et à l'enseignement au rabais. La politique éducative - celle des «établissements sensibles» et des ZEP (zones d'éducation prioritaire) - se limite, alors, soit à l'hypothétique réparation des déviances et déficiences sociales, soit à l'introduction d'espaces, plus ou moins réussis, d'animation socioculturelle.
Ainsi en est-on réduit, parlois, à accompagner socialement l'exclusion dans les quartiers populaires... sans s'attaquer vraiment à la racine du mal. On aménage les ghettos et on organise ainsi, sans toujours s'en apercevoir, l'apartheid scolaire et social. On fournit aux exclus quelques compensations, quelques heures de cours supplémentaires, quelques clubs ou ateliers... et, en réalité, on institutionnalise, ainsi, une «école à deux vitesses».
Il est donc temps d'inverser cette façon de faire et de proposer aux élèves de banlieue autre chose que de piètres compensations. Or, c'est précisément ce que les auteurs de cet ouvrage se proposent de réaliser : ils affirment que c'est en repérant et en analysant les succès des élèves et des enseignants de banlieue qu'on peut dégager des orientations et des stratégies éducatives efficaces pour l'ensemble des ZEP et, peut-être même, pour l'ensemble du système éducatif.
Gérard Chauveau, Eliane Rogovas-Chauveau et leurs collaborateurs montrent ainsi qu'il est indispensable de repenser la place de l'Ecole dans la politique de la ville. Car une école forte et de qualité peut devenir une pièce maîtresse de la réhabilitation des quartiers défavorisés.
Ainsi, à partir d'analyses sociologiques et pédagogiques, de recherches sur le terrain et de comptes rendus d'expériences, les auteurs proposent des éléments théoriques et pratiques pour construire une véritable «Ecole de tous». A cette occasion, ils montrent l'intérêt et les limites de notions aujourd'hui en vogue : ouverture, partenariat, projet éducatif... Ils montrent surtout aux enseignants, aux parents, aux éducateurs, à tous ceux que la question des banlieues préoccupe, que «banlieues» et ZEP peuvent vraiment rimer avec «réussite scolaire».
