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En étudiant les intellectuels, les historiens ont le plus
souvent privilégié la production écrite, qu'elle se manifeste
sous la forme de livres, de brochures, de pamphlets,
d'articles de journaux ou de revues, de proclamations, de
pétitions... L'intellectuel est vu comme un «homme de
lettres» dont l'arme de prédilection par excellence
demeure la plume. Pourtant, la transmission des idées ne
se limite pas à l'écrit, et, à négliger la transmission orale,
on se prive de tout un pan, important, de l'activité
intellectuelle. Dans le monde du savoir, le cours, ou la
«dispute orale», constituent quelques-uns des fondements
de la transmission des connaissances et de l'apprentissage
académique. Les congrès et autres colloques scientifiques
constituent autant de lieux d'échange, de sociabilité mais
aussi de légitimité. Enfin, la conférence constitue une
activité sociale importante ainsi qu'une modalité
essentielle de la conquête d'un capital tant symbolique
qu'économique des intellectuels.
Comment caractériser cet objet historique aux contours
a priori indéterminés ? Quelle fonction joue la conférence
dans l'organisation du champ culturel et intellectuel ?
Comment évolue-t-elle au cours des XIXe et XXe siècles ?
C'est à quelques-unes de ces questions que veut répondre
ce volume consacré à un support médiatique encore
largement méconnu.