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Parce qu'elle a voulu explorer toutes les facettes de la sexualité au milieu des années 70, alors qu'elle avait une vingtaine d'années, Sylvia Bourdon a été marquée à jamais du sceau de l'infamie. Elle révèle dans L'Amour est une fête, publié en 1976, son exploration de toutes les formes de la sexualité. Cet aveu lui ferme toutes les portes dans sa vie professionnelle et l'oblige à déployer une énergie incroyable pour arriver à combattre les préjugés qui entourent sa personnalité, quoiqu'elle entreprenne. Réduite au statut social de "porno-star" qu'elle ne fut pas, Sylvia Bourdon est agacée par les déclarations de Catherine Millet qui prétend être la première femme française à écrire son autobiographie sexuelle sans pseudonyme et qui en retire succès et estime, et non opprobre comme ce fut son cas.
Dans ce pamphlet au vitriol, Sylvia Bourdon dénonce cette France et ses élites qui ne permettent pas de s'exprimer et vous reprochent en permanence ce que vous fûtes, vous rendant prisonnier de votre passé. C'est ainsi qu'elle dut batailler dix ans durant contre les institutions pour imposer son concours-citoyen consacré à la création graphique de la monnaie unique.
Mais son pamphlet n'oublie personne et notamment la presse française, qui a matraqué une image réductrice d'une Européenne de conviction qui s'est toujours battue pour faire entendre la voix des peuples dans la construction europénne. Sylvia Bourdon épingle avec beaucoup d'acuité les spécificités françaises en matière de médias où coquins et aigrefins mobilisent une parole dont l'écho est de plus en plus faible en France, mais surtout à l'étranger où notre pays passe pour un donneur de leçon qui ferait mieux de s'interroger sur ses propres dérives.