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Une école portant le nom d'un des plus fervents collaborateurs et zélateurs du régime nazi débaptisée, la réorganisation de l'Institut culturel de Bretagne trop enclin à réhabiliter des tristes figures d'un passé encombrant... La Bretagne semble enfin prête à affronter son histoire, et notamment celle du mouvement nationaliste pendant l'entre-deux guerres et l'occupation.
A partir de la littérature existante, des archives et de l'étude systématique de la presse de l'époque, Georges Cadiou retrace la genèse du mouvement autonomiste breton, puis sa dérive vers le collaborationnisme le plus étroit. Avec le souci de ne rien occulter, il rappelle la véhémence des propos racistes et antisémites, les voyages des dirigeants nationalistes à Berlin, les appels à la délation, les exactions des différentes milices.
Le ralliement des nationalistes bretons à l'occupant allemand, loin de ne reposer que sur une opportunité stratégique dans la perspective de la création d'un Etat breton indépendant, s'appuyait au contraire, comme le livre le démontre, sur une connivence idéologique fondée sur l'exclusion et l'élimination de l'étranger, le culte du chef et de la discipline, en d'autres termes : le fascisme.
Très documenté, l'ouvrage apporte une vision synthétique de l'évolution du mouvement breton dans la première moitié du siècle et livre des réponses irréfutables aux dénégations ou aux oublis coupables d'une certaine mouvance «révisionniste».
Enfin, dans le contexte d'une résurgence des mouvements indépendantistes bretons, il alerte des risques de nouveaux dérapages.
