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Le travail fait régulièrement la Une de l'actualité et retient
dramatiquement l'attention lorsque - une fois encore, une
fois de trop - une personne met volontairement fin à ses jours par
excès de pressions professionnelles. Travailler serait donc dangereux.
Voilà un constat pour le moins paradoxal car, si l'on en croit
les enquêtes sociologiques menées à grande échelle, la plupart des
Français associent le travail à leur bonheur de vivre...
Pour comprendre et dépasser cette contradiction apparente,
il convient d'étudier la manière dont le travail se transforme. Tel
est l'objectif du présent ouvrage. Celui-ci met en évidence l'existence
d'une série de tensions, de nature et de portées inégales, qui affectent
notre manière de travailler. Ces tensions peuvent être lues comme
le produit de mutations (nouvelle donne économique et technologique)
et de stratégies gestionnaires qui ont des conséquences tous
azimuts sur les flux de main-d'oeuvre internationaux, le marché de
l'emploi, l'organisation des entreprises, les conditions de travail ou
encore l'articulation entre les multiples temps sociaux qui rythment
notre vie quotidienne. Symptôme révélateur des mutations du moment,
nous parlons d'autant plus volontiers du travail que nous ne
savons plus très bien ce qu'il convient de désigner comme tel.
Crise étant synonyme de décision, le moment est plus propice
que jamais pour réinventer le travail et imaginer des futurs possibles.
Le travail n'est pas qu'un geste, c'est aussi un bien commun.