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Pour voir, il faut regarder à côté, dit Jean-Luc Godard.
Gaëtane Lamarche-Vadel le prend au mot pour décrire, par leurs à-côtés, des œuvres réalisées pour des espaces publics. Pour l'auteur et pour le plaisir du lecteur, l'écriture se prête, mieux que l'image photographique généralement centrée sur l'objet, à raconter les œuvres où elles sont et par le biais de ce qu'elles côtoient, qu'elles se trouvent aux carrefours des routes ou des flux piétonniers, sur les places, à la limite de l'intérieur et de l'extérieur des édifices comme des villes. La description génère ainsi des aperçus critiques sur les pièces installées en milieu urbain. Les topiques à partir desquelles on observe - une fenêtre, un soupirail, un petit matin d'août, un midi de novembre, des mots échangés, une partie de foot en cours - engagent déjà la lecture qu'on en fera.
Comment les œuvres ou les artistes abordent-ils l'espace public ? L'auteur les regarde, et nous fait partager son regard pour voir comment ils s'y installent, l'ignorent ou le réinventent. Les lieux et les œuvres mettent en pièces l'idée d'un espace public uniforme et universel. Celui-ci se décompose sous nos yeux en strates, mémoires, signes, consistances, vitesses, temporalités plurielles et hétérogènes, autant de composantes avec lesquelles travaillent les œuvres ; autant d'opportunités de reléguer ou de repenser la dimension publique du projet.
