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"Derrière la fenêtre j'aperçois les pavés de la cour carrée, la rue lisse, le ciel, comme si rien ne bougeait. Il fait moyen, ni beau, ni moche. Deux voisins traversent la cour, la concierge a mis une robe rouge. La radio parle de la guerre dans le monde. La concierge a l'air contente, elle sautille comme Blanche-Neige, des lettres plein les bras." Elle habite Paris, elle a une concierge, elle a des amis, elle a des amants, elle a un voisin qui tousse, elle a un travail, il y a la guerre partout dans le monde et, pour elle, quelqu'un n'est pas là. Elle dit alors combien physiquement on est conditionné à la présence de l'autre, des personnes qui nous sont chères. Confronté à l'absence de cet autre-là sans avenir de retrouvailles, le corps devient un objet inutile et lourd comme s'il y avait une absence de l'âme, il disparaît à l'image de l'absence de l'autre. L'absence est donc toujours un souci premier et attaché à ce qui nous est essentiel. C'est une de nos terreurs. Sans doute même `notre' terreur puisqu'elle est le signe évident de notre déliaison au monde.
Nous voici donc confrontés, de gré ou de force, à un morceau de vie où rien ne nous est épargné. Et dès les premiers mots, le miracle de l'écriture s'accomplit.
Un premier roman totalement maîtrisé, avec lequel l'auteur fait de ses lecteurs ce qu'elle veut : étonnant.