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Au sein de l'Union Européenne la physionomie des services publics s'est considérablement modifiée ces dernières années. La France n'a pas échappé à cette mutation : privatisations progressives, émiettement des situations monopolistiques, ouverture à la concurrence...
Cette évolution, qui touche désormais tous les secteurs, communication, énergie, transports, est loin d'être encore achevée. Elle provoque déjà de nombreuses interrogations, suscitant des espoirs ou au contraire inspirant des craintes.
La mise en concurrence est-elle synonyme de dérégulation totale et ne voit-on pas apparaître derrière les réformes successives de nouvelles régulations ? Quel est le rôle des autorités de régulation mises en place par les pouvoirs publics et doit-on s'inquiéter de leur prolifération ?
Comment articuler le rôle et les objectifs de l'Union Européenne avec la défense de la notion de service public, que signifie l'émergence des notions européennes de service d'intérêt économique général ou de services universels ?
Quels effets la mise en concurrence a-t-elle sur l'organisation interne des prestataires de service public et sur leurs relations avec leurs partenaires, leurs agents et leurs clients ? Quelle est d'ailleurs aujourd'hui, la pertinence des notions de client, consommateur, usager, citoyen ?
Ces quelques interrogations, dont l'actualité est brûlante, illustrent les enjeux d'une conciliation difficile entre deux termes en apparence antinomiques : concurrence et service public. Les contributions proposées dans cet ouvrage, celles de spécialistes en économie, droit mais aussi en sociologie et en sciences de gestion venus de toute la France, constituent le prolongement des interventions et des débats d'un colloque qui s'est déroulé à l'Université Rennes 2 Haute-Bretagne en novembre 2000.